laver l'amour
Deux vitraux en plastique, pendule en mosaïque, texte imprimé sur plexiglass
Plastique, chaines, anneaux, perles, cadres en aciers, mosaïque, matériaux textiles.
Dimensions variables.
Présentés au lavoir de Barlieu, dans le cadre du festival d'art contemporain, Allons voir !
7ème éditions : Ce que nous dit la brume, commissariat Émilie d'Ornano
Du 7 juillet au 5 octobre 2025
"Dans le lavoir de Barlieu, Jeanne Chopy déploie une installation composée d’un texte et de trois sculptures : deux sont partiellement immergées dans l’eau tandis que la troisième, suspendue à une poutre, évoque la forme d’un pendule ou d’un porte-clés avec des charms.
Le texte, pensé comme une ébauche de scénario, plante un décor et esquisse les premiers contours d’un récit. Jeanne Chopy travaille comme on composerait un film : par plans, par ellipses, par résonances. Chaque élément, qu’il soit textuel ou sculptural, devient ici une scène en suspens. Accrochés à des arches métalliques, les vitraux dessinent des passages incertains, des ouvertures vers un ailleurs. Leurs motifs colorés agissent comme des indices visuels, des morceaux d’histoire figés dans la matière. Ils évoquent le glissement discret d’un monde à un autre, comme dans ces contes où l’on traverse un miroir sans y prendre garde.
Entre sculpture, écriture et mise en scène, Laver l’amour tisse un récit inspiré des légendes des lavandières, ces figures fantomatiques qu’on dit apercevoir près des lavoirs la nuit. Leurs gestes, lents et réguliers, tiennent à la fois du soin et de la chorégraphie. Certaines histoires racontent que les lavandières seraient les âmes en peine de femmes marquées par la perte ou l’interdit, condamnées à laver un tissu que rien ne pourrait blanchir.
Et si laver ne peut réparer ce qui est irrémédiablement perdu, alors cette danse ouvre peut-être la voie à une transformation. C’est du moins ce que semblent révéler les vitraux : un textile devient montagne, l’eau se teinte de sirop de violette, une gravure se mue en peinture pariétale. Dans le silence de ce lavoir, quelque chose demeure. Une mémoire tapie, prête à refaire surface, comme si les gestes, les images et les mots attendaient simplement que l’on vienne les ranimer."
Emilie d'Ornano, juillet 2025.
Merci à l'entreprise MIG (Agnin), au Tactilab La Miete, à Robin, à Émilie, à Jean-André et à Roland.
Festival d'art contemporain Allons voir ! consultable ici : <https://allonsvoir.eu/>













